Dans un contexte économique où la croissance organique ne suffit plus toujours à assurer la compétitivité, l’acquisition d’entreprise s’impose comme une alternative stratégique. Qu’il s’agisse de renforcer sa position sur le marché, d’accélérer la croissance ou d’accéder à de nouvelles expertises, une transaction bien menée peut transformer durablement une organisation. Encore faut-il savoir éviter les écueils. Un guide pratique de la Banque Nationale et de HEC Montréal démystifie les étapes à suivre pour maximiser les chances de réussite d’un projet d’acquisition, de la planification stratégique jusqu’à l’intégration post-transaction.
La rigueur au cœur de toute acquisition
Dans tout projet de fusion et acquisition, le succès repose avant tout sur une préparation rigoureuse. Acheter une entreprise ne se résume pas à signer un contrat : il faut repenser son modèle d’affaires, définir une stratégie claire, mobiliser les bons experts et anticiper les enjeux humains.
Tout commence par une réflexion stratégique. Pourquoi acheter ? Est-ce pour renforcer son positionnement sur un marché convoité ? Élargir son offre de produits ? Réaliser des économies d’échelle ou accéder à de nouvelles expertises ? Clarifier ces objectifs est essentiel avant de chercher une cible.
Savoir s’entourer d’experts
La formation d’une équipe dédiée au projet, comprenant comptables, avocats et institutions financières, constitue également un facteur de réussite. Ces partenaires doivent être impliqués dès le début du processus pour apporter leur expertise à chaque étape.
Bien choisir sa cible d’acquisition… et payer le juste prix
La réussite de la transaction repose sur le choix d’une cible d’acquisition cohérente avec la stratégie de développement. Il est souvent plus judicieux de viser un acteur dans son secteur d’activité : on y maîtrise mieux les risques et les opportunités. Et si la cible n’est pas officiellement à vendre ? Il est parfois payant d’aller frapper à la porte… avec tact.
L’évaluation de l’entreprise représente l’une des étapes les plus délicates. Des méthodologies prédominent :
- l’approche par les flux de trésorerie actualisés (ou DCF pour discounted cash flow)), qui projette les flux monétaires futurs.
- le multiple Valeur d’entreprise / bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) permet d’estimer la valeur de l’entreprise en fonction de sa capacité à générer des profits opérationnels.
- la méthode des comparables, qui analyse les transactions similaires récentes dans le secteur. À cela s’ajoute l’analyse des synergies potentielles : un rachat n’a de sens que s’il permet de générer de nouvelles sources de revenus ou de réduire les coûts.
Vérification diligente : étape incontournable pour sécuriser sa transaction
La vérification diligente (ou due diligence) est une phase incontournable. Elle doit couvrir systématiquement :
systématiquement :
- L’analyse financière détaillée des performances historiques et actuelles;
- La vérification juridique des contrats, propriétés intellectuelles et litiges potentiels;
- L’évaluation opérationnelle des processus et infrastructures;
- L’analyse des risques environnementaux et réglementaires.
Une vérification diligente bien menée peut faire la différence entre une transaction profitable et une erreur stratégique coûteuse.
Comprendre les motivations du vendeur constitue également un élément stratégique pour orienter les négociations et structurer l’offre d’acquisition. Avant même de conclure, il faut avoir défini un plan de financement clair – incluant souvent un mélange de mise de fonds, financement bancaire, dettes subordonnées ou encore contribution du vendeur.
Cela dit, la prudence est de mise : mieux vaut se retirer que céder à la surenchère.
L’après-acquisition : le vrai travail commence
Si la phase de négociation concentre généralement l’attention des acquéreurs, la période suivant immédiatement la conclusion de la transaction s’avère tout aussi cruciale. Le nouvel actionnaire doit rapidement affirmer son leadership tout en préservant ce qui fait la valeur de l’entreprise acquise.
Le but est de conserver ce qui a fait la vitalité — et donc la valeur — de l’entreprise : ses employés, ses clients et ses fournisseurs. Pour y parvenir, il est recommandé de limiter au maximum la période d’incertitude en procédant aux changements nécessaires sans tarder.
La gestion des ressources humaines devient alors prioritaire. Les employés, souvent inquiets face à un changement de propriétaire, doivent être rassurés rapidement sur leur avenir. Si des licenciements sont prévus, mieux vaut les effectuer promptement plutôt que de prolonger l’incertitude.
Besoin d’un accompagnement personnalisé ?
Malgré les incertitudes économiques actuelles, l’acquisition d’entreprise demeure un puissant levier pour accroître rapidement sa taille et sa compétitivité. Toutefois, la réussite n’est pas le fruit du hasard, mais d’une démarche rigoureuse qui nécessite de prendre des décisions éclairées à chaque étape du processus.
Nos experts chez EC2 peuvent vous accompagner pour structurer votre projet, évaluer les cibles potentielles et maximiser les retombées de votre investissement.
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